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Vous attendez un incipit pour commencer à écrire

Dernière mise à jour : 30 nov. 2023


Vous disposez d’un peu de temps ce week-end et il ne vous manque que quelques mots, ces quelques lignes pour vous lancer, écrire une histoire.


Pour vous, j'ai recherché l'atelier vagabond du mois de juillet 2015. Ce jour-là, j’avais rendez-vous avec quelques participantes sur la place de la cathédrale Saint-Sauveur, à Aix-en-Provence. Après une visite à l’hôtel Estienne de Saint-Jean, où le paravent de la Fête-Dieu continua de m’impressionner, nous nous retrouvâmes devant la Fontaine d’Espéluque, autour de quelques tables, de café et de jus de fruits.


J'avais préparé l'atelier et cela me semblait être le moment idéal pour échanger de manière informelle au sujet de la manière de commencer. Je me disais qu’après leur découverte du musée du vieil Aix, chacune des participantes aurait quelque chose à dire au sujet d’un des objets, ces êtres muets qui nous font signe en silence, réveillent en nous des images et des histoires. 

J’imaginais qu’il y avait là matière à plonger dans le grand bain de l’écriture, à s’amuser surtout. 


Rien. Marie, qui venait régulièrement depuis l’été dernier, sembla être la seule inspirée. Les autres participantes semblaient attendre une consigne, une contrainte ; parce que pour la majorité des personnes que vous interrogerez c’est la règle, c'est comme ça un atelier d’écriture. Ça commence par une consigne, ou une contrainte, c'est la même chose. Parfois l'animateur en donne plusieurs à la suite…


Je repris brièvement les possibilités offertes après la visite d’un musée, répétant les quelques mots d’introduction que j’avais soigneusement préparés avant d’abandonner le petit groupe au pied de l’escalier. 


Puis, devant le silence creux qui régnait autour des tables, je décidai d’ouvrir le livre qui m’accompagnait depuis quelques jours. Il devait s’agir de Tessin ou de Voyages en Italie, mes textes préférés d’Hermann Hesse.

Je le tendis à une des participantes et lui demandai de l’ouvrir à n’importe quelle page, puis de lire la première phrase qui se détacherait d’un bloc de texte, sous son regard, sans réfléchir, sans chercher la bonne phrase, au hasard.


Elle me regarda d’un air de ne pas y croire. Je l’encourageai. Alors elle lut une phrase au hasard et à leur grande surprise, chacune s'émerveilla.

Ce serait le début. J’obtins un accord immédiat.


Le début ce n’est pas celui que vous imaginez, celui qui vous parait le plus fort. 

C’est celui qui vous fait rentrer dans le truc.

Le début c’est simplement la phrase sur laquelle vous vous appuyez pour commencer.


J’avais lu cette confidence attribuée à Cocteau 

« Écrivez n’importe quelle phrase, "soudain, la pendule du salon sonna trois heures", et continuez. »

Je l’avais testée.


Ensuite, quand le texte est écrit, se pose la question de l’incipit, la rédaction du contrat que vous proposez à votre lecteur. 

C’est comme cela que je l’ai appris.


J’espère qu’une des deux possibilités présentées vous conviendra.

À vous de jouer.


Photo : la Fontaine d’Espéluque, Bjs, CC BY-SA 4.0, via Wikimedia Commons



 
 
 

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