Depuis le printemps, à la demande de Valérie, libraire, j’anime un atelier d’écriture créative à Garéoult.
Un nouveau personnage est apparu dans notre environnement. Solitaire et discret, il a franchi le seuil de la librairie et depuis, chaque jour, il rend visite à Valérie avant d’aller s’installer à l’ombre des jardinières blanches. Là, il s’étire, semble jouer avec les premières feuilles mortes, puis finit par s’allonger. On dirait qu’il lit.
Lors d’une séquence d’écriture, il s’agissait de parler de lui. J’avais pris quelques notes et quelques extraits, dont ceux d’un ouvrage d’Anny Duperey. Le reste de l’atelier était centré sur les jardins de Colette.
« Oh! La jolie fleur dans la vitrine!
— Oui c'est un petit pavot blanc.
— Je ne vous parle pas des petits pavots, je vous montre la fleur d'en bas, tachetée de clair et de sombre,
veloutée, avec deux gouttes de rosée qui brillent, et de grandes étamines blanches pointues... Tiens je me trompais, ce n'est pas une fleur, c'est un chat....
— Non, non, vous aviez raison, poète : c'est une fleur. »
La Fleur, Autres Bêtes, « Chats de Paris ».
« Oui, dans ma vie, il y a eu beaucoup de chiens mais il y a eu le chat. À l'espèce chat, je suis redevable d'une certaine sorte, honorable, de dissimulation, d'un grand empire sur moi-même, d'une aversion caractérisée pour les sons brutaux, et du besoin de me taire longuement. »
Les vrilles de la vigne
Les Chats mots (textes choisis par Anny Duperey, avec des illustrations de Sonja Knapp), éditions Ramsay, Paris, 2003,
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