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Dominique CERDAN

L’enfance de l’art

En guise de page blanche, la fin du pléistocène.




Par une belle journée de mai, le jeune Alexandre avait capturé l’ombre de son oncle Vania et ce dernier entendait absolument la récupérer.

Grâce à l’autorité de son père, le petit gars effaça son premier chef d’œuvre. L’oncle reprit ses esprits.


Le père et le fils s’amusèrent alors à reproduire un mammouth, grandeur nature. Mais voilà qu’en contemplant cette œuvre, les membres de la horde se demandèrent où était le vrai. Et ils partirent le traquer - sur le champ.

Constatant que le cerveau d’un chasseur prenait « tout affreusement au pied de la lettre », le père regretta bientôt de n’avoir pas reproduit une antilope.

Déjà un banquet s’annonçait.

Seulement, à la fin de celui-ci, l’œuvre d’art avait disparu. Interrogé par les adultes, le jeune Alexandre répondit :

— L’ombre est à l’intérieur de nous, ensemble avec le mammouth.

Son père l’envoya tailler des silex.

Cette singerie vous rappelle peut-être quelque chose...

Peut-être un épisode de Silex and the city, du dessinateur Jul,

Je relis actuellement le chef d’œuvre de Roy Lewis, Pourquoi j’ai mangé mon père ?

L’ouvrage publié en 1960 est proposé à Vercors par Théodore Monod, pour une traduction. Il sera diffusé en France par Acte Sud, en 1990. Il n'a pas pris une ride, l'effet pléistocène !

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