À partir du dix-huitième siècle, le crayon est utilisé fixer la pensée d’une façon plus certaine.
Aujourd’hui, je vous propose de nous intéresser à l’origine et à l’inventeur du crayon artificiel.
Crayon artificiel, c’est ainsi que fut désigné l’objet par celui dont on dit qu’il aimait peu à écrire et préférait voir ses inventions en mouvement, plutôt qu’en description.
Nicolas-Jacques naquit dans un hameau de l’Orne, une trentaine d’années avant la Révolution. Son père cultivait ses propres terres et sa mère filait la laine. Alors qu’il était encore enfant, il fut accueilli à l’Hôtel-Dieu de Sées où deux de ses sœurs étaient religieuses. Il avait une douzaine d’années et devint aide-jardinier. Là, il révéla un goût prononcé pour le dessin, la physique et la chimie et finit par remplacer le peintre chargé de la rénovation de la chapelle !
Devenu portraitiste, il se perfectionna aux côtés de Jean-Baptiste Greuze et de Pierre Adolphe Hall avant de rentrer dans son pays natal. Auprès de la noblesse locale, il exerce alors l’activité de géomètre, épouse une jeune veuve.
L’histoire aurait pu s’arrêter là, mais…
À trente ans, Nicolas-Jacques s’installe définitivement à Paris, poursuit sa carrière artistique où sa curiosité scientifique le conduit dans différents cours. Vient la Révolution, les portraits sont toujours en vogue, seule la clientèle change.
C’est aussi l’époque où la colonisation progresse, et une nouvelle guerre éclate entre la France et l’Angleterre. Nicolas-Jacques est sollicité pour pallier la pénurie de capucines. Ces crayons de bois, à mines de plombagine (graphite), provenaient du gisement de Borrowdale, dans le Cumberland.
Vous imaginez la suite. Son entourage le prie d’effectuer un dépôt de demande de brevet. Il monte une manufacture, rue de l’Université, avec son frère. Enfin, il utilise ses réseaux avant de profiter de la notoriété de ses clients pour faire la publicité de son produit.
Pourtant la vie de cet homme ne se limite pas à cette invention…
Nicolas-Jacques fera partie de la campagne française en Égypte et commencera à y former des jeunes.
Des industriels frileux craignant les imitations, il devra abandonner le projet.
Il jouera ensuite un rôle déterminant dans la mise en place de l’enseignement technique.
Vingt ans après sa mort, son produit inondera les marchés espagnols et russes. Son nom passera dans le langage courant, même au Japon.
Vous l’aviez deviné, cet homme brillant, peintre reconnu, était également scientifique, ingénieur et industriel. Il s’appelait Nicolas-Jacques Conté.
La biographie de ce savant varie selon les sources. J'ai retenu ici des éléments de persee.fr et d'un numéro du magazine bimestriel de la Ville de Sées.
Sur Wikipédia, j’apprends que l’entreprise des crayons Conté a été achetée en 1979 par le groupe Bic, actuel propriétaire de la marque, devenu, en 2004, « Bic Kids ».
En France, on dit :
- crayon de papier au Centre et à l’est de la France,
- crayon à papier, dans le Sud et à l’Ouest.
- crayon de bois, au Nord et dans les Pays de la Loire.
Le crayon gris se rencontre dans le Sud-Est, dans le Dauphiné et sur la pointe bretonne.
Le crayon est en vogue chez les Belges francophones.
Enfin, personnellement, les Québécois m’inquiètent un peu avec le crayon de plomb.
* Il s’agissait généralement d’un crayon HB.
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